Thomas s’installait souvent dans un coin discret de l’unité Fougère, observant Lema et Nana. Elles étaient partout à la fois, souriantes, attentives, malgré la fatigue qu’il devinait dans leurs gestes.
Un jour, après une ronde, il trouva Lema en pause, assise sur un banc du jardin, le regard un peu ailleurs.
« Lema, » dit-il doucement, « comment fais-tu pour tenir ainsi ? Tu ne passes jamais de temps pour toi ? »
Elle sourit, mais dans ses yeux brillait une tendresse mêlée de fatigue.
« Le temps pour moi… il est rare. Mais chaque minute passée ici, avec eux, c’est aussi une part de moi que je donne. Ma famille comprend. Ils savent que c’est important. »
Thomas hocha la tête, admiratif.
« Tu n’es pas seule, tu sais. On doit se serrer les coudes. C’est pour ça que Je propose d’organiser un repas avec toutes les familles de Fougèes. Pour créer du lien, pour montrer qu’on est unis. »
Un léger sourire éclaira le visage de Lema.
« Un repas… ça fait longtemps que je n’ai pas eu le temps de cuisiner pour eux. Mais je veux le faire. Un tajine, comme chez moi. »
Thomas acquiesça, reconnaissant l’amour dans ces mots.