Le lendemain matin, Thomas s’était isolé dans sa voiture, garée à l’ombre des pins près de l’EHPAD. Il faisait encore frais, mais son téléphone chauffait déjà .
Trois nouveaux messages sur sa page Facebook.
Quatre mails.
Une notification sur X (l’ancien Twitter) : « Merci Thomas pour votre courage. Mon père aussi a été maltraité. On ne nous écoute jamais. Continuez. »
Depuis qu’il était passé à la radio locale, puis dans une chronique télé l’année dernière, son témoignage avait été partagé des centaines de fois. Il n’avait jamais cherché la lumière. Juste la vérité.
Il ouvrit un message d’une femme de la région parisienne :
« Bonjour Thomas. J’ai vu votre intervention. Votre maman, c’est la mienne. Même silence, même douleurs. Comment avez-vous tenu ? Est-ce qu’on peut vous appeler ? »
Il sentit sa gorge se nouer.
Puis un autre, plus direct :
« Si vous lancez quelque chose, une association, une structure… dites-le. Je vous suivrai. Je ne veux plus me taire. »
Thomas ferma les yeux un instant. Il entendait encore la voix tremblante de sa mère dans les couloirs du précédent EHPAD. Il la voyait ici, apaisée, grâce à Lema, à Nana, à cette unité Fougère qui résistait comme elle pouvait.
Il savait maintenant qu’il ne portait plus ce combat seul. Et que les autres attendaient.